Cuillère en bois d’Aubépine épineuse (Crataegus laevigata)

Une cuillère en bois avec un profil de manche qui m’évoque ces carrosseries de voitures récentes, aérodynamiques, anguleuses, mais aussi musculeuses. Le cuilleron est généreux, le manche solide, c’est une bonne cuillère pour la rando. Il ne manque qu’une cordelette pour la fixer au sac à dos. Une couleur de bois plutôt inhabituelle, non ? Surtout après passage à l’huile de lin comme sur cette cuillère en Aubépine épineuse. Le bois est dense, presque autant que l’If. La sculpture peut être fine, le bois est régulier, les fibres courtes. Le poli est magnifique, même après huilage, le grain du bois est très fin, on se rapproche de l’If et du Buis.


Origine de cette branche

Merci encore à Bertrand pour ces magnifiques morceaux d’aubépine, en provenance directe de son bucher ! Du bois donc tout droit descendu de sa Moselle lointaine.


ÉPlanche botanique Aubépine - Crataeguscologie et identification

Pour tout savoir sur ce très bel arbuste qu’est l’Aubépine épineuse (Crataegus laevigata), je vous invite à visiter cette page du site www.plantes-natives.com


Le bois et les usages

Que dit la Flore forestière française à propos de l’Aubépine épineuse ? « Un bois homogène, dur, lourd, blanc, parfois légèrement teinté de brun rougeâtre, prenant un beau poli, ressemblant beaucoup à celui de l’Alisier blanc (…) autrefois utilisé pour des pièces mécaniques (bois très résistant au frottement), en petite menuiserie et tournerie. »


Approche ethnobotanique du buisson ardent !

Saviez-vous que notre Aubépine épineuse est le fameux « buisson ardent » qui ne se consume pas, de Moïse. Dans les campagnes, il est d’ailleurs utilisé contre la foudre. Si vous souhaitez en savoir plus sur les croyances autour de l’aubépine, je vous conseille la lecture de cette page.

Les usages alimentaires des aubépines

fruits d'aubépineD’après Couplan [ livre « Le régal végétal » ], des aubépines (Aubépine épineuse – Crataegus laevigata et Aubépine à 1 style – Crataegus monogyna) le promeneur gourmand pourra profiter et des jeunes et des fruits, au printemps et à l’automne.

Au printemps, les jeunes feuilles sont consommables crues en salade, et seraient de saveur délicate.

A l’automne, les fruits, bien que petits et peu charnus, sont également comestibles, bien que peu goûteux : farineux, insipides et contiennent plus de noyaux que de chair. Il est donc conseillé de les faire bouillir légèrement puis passer au moulin à légumes pour éliminer peau et noyaux. La purée obtenue pouvant servir d’ingrédient à du pain (une fois séchée et moulue), des bouillies, des galettes, de la purée de cynorrhodons (voir la page sur les usages du buis), du vin, des confitures…

François Couplan indique également qu’au printemps les fleurs blanches, si belles, peuvent être ajoutées aux salades ou aux desserts, apportant une odeur particulière, un peu « animale » : selon la légende, ce serait le souvenir des langes de Jésus que Marie étendit sur les branches de l’arbuste…

Les usages médicinaux des aubépines

crataegus_fleurs d'aubépineGérard Debuigne et François Couplan, dans le livre Le petit Larousse des plantes qui guérissent, indiquent : on ne doute plus des incontestables vertus de l’aubépine, qui est à la fois un tonique du cœur et un antispasmodique efficace. Elle régularise le rythme cardiaque, réduit l’excitabilité (…) rétablit la tension artériel à un rythme normal (…) La plupart de ces propriétés sont dues aux flavonoides qui augmentent le flux sanguin vers le cœur en dilatant les artères coronaires.

Infusion de fleurs : 10 à 20g de fleurs par litre d’eau bouillante (les fleurs doivent être versé dans l’eau déjà bouillante). Laisser infuser 10 minutes. Prendre un bol 2 à 3 fois par jour. Faire une cure de 20 jours par mois. L’effet du traitement ne se fait pas sentir tout de suite mais dure longtemps, même après l’arrêt du traitement.