Cuillère en bois de Cryptoméria du Japon (Crytomeria japonica)

Le bois est d’une grande légèreté, trahissant son origine résineuse. Le poli est correct mais le bois marque très facilement, l’ongle suffit à l’entailler. Les fibres sont longues, le bois est souple mais il écharde volontiers… Gare aux coups de couteau intempestifs ! Le Cryptoméria du Japon, en japonais sugi, est un conifère originaire d’Extrême-Orient. Cette provenance lointaine m’a inspiré une cuillère en bois à la façon des cuillères à soupe chinoise, une cuillère en bois de Cryptoméria du Japon ! Rare en Bourgogne, c’est le hasard d’une balade qui m’a permis de récupérer quelques branches de cet étonnant Cèdre du Japon.

Les quelques branches récupérées proviennent d’un pied coupé lors d’un entretien réalisé – probablement par la commune – autour de la Fontaine de Jouvence dans le Val Suzon. J’avais identifié le pied en 2016 à l’occasion d’une cueillette. Planté probablement en ornement dans la première moitié du 20e siècle, il est fort possible que cet arbre, qui aime la lumière et les hivers doux, n’ait pas trouvé un environnement idéal dans le Val Suzon. De mémoire, le pied ne mesurait guère plus de 3-4 mètres de hauteur, alors qu’il peut atteindre 60 mètres au Japon.

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Dans la famille Cupressaceae, je demande…

Cuillère en Cryptomeria du Japon - cuilleres-en-bois.frCette cuillère en bois de Cryptoméria du Japon, également nommé Cèdre du Japon, est la 16e sculptée pour mon défi consistant à tailler autant de cuillères différentes qu’il y a d’essences d’arbres répertoriées dans la flore forestière française.

Le Cryptoméria du Japon, originaire d’Extrême-Orient, appartient à la famille des Cupressacées qui compte 135 espèces réparties en 29 genres, dont les Taxodoidées. Parmi ce genre figure également le Cyprès chauve, mais ce dernier n’intègre pas la liste du défi.


Connaitre et reconnaitre le Cryptoméria du Japon

Etymologie

Cryptomeria est formé du grec kruptos, caché, et meros, partie, les graines de cet arbre étant renfermées (cachées) dans les écailles des cônes.

En japonais, le nom de cet arbre est sugi, ce qui signifie cèdre. Les autres dénominations vernaculaires en France sont : Cèdre rouge du Japon et Cyprès du Japon.

Distribution

L’espèce est endémique du Japon, mais elle a été largement et depuis longtemps utilisée en reboisement à Taïwan et en Chine continentale. Elle est parvenue en Europe au XIXe siècle comme arbre décoratif et pour le reboisement. Plus récemment, Elle a été également introduite sur l’île de La Réunion et aux Açores.

Le Crytomeria japonica est l’arbre national du Japon, où il est communément planté autour des temples, avec de nombreux sujets impressionnants plantés il y a des siècles. Jérôme Hutin [ livre Les arbres vénérables ] raconte que la plupart des temples au Japon ont été construits avec son bois, car il est imputrescible, comme celui des cèdres.

Identification

cryptomeria-japonica-arbrecrytomeria japonica - cônesC’est un très grand arbre à feuilles persistantes qui peut atteindre une élévation de 60 mètres et un tronc de 4 mètres de diamètre. L’écorce est rouge-brun et pèle en bandes verticales. En France, l’arbre peut atteindre 30 à 40 mètres de hauteur.

Le Cryptoméria est superficiellement similaire au Séquoia géant (Sequoiadendron giganteum), dont il se différencie par des écailles plus rapprochées sur le rameau et des cônes plus petits (4 à 6 cm pour le séquoia), ainsi qu’une écorce plus dure (l’écorce du séquoia, très particulière, coupe-feu, est épaisse, molle et spongieuse).


Cryptomérias remarquables

Cryptomérias remarquables au Japon

JomonSugi_Cryptomeria remarquable
Jomonsugi

Jérôme Hutin présente le Cryptoméria du Japon le plus ancien et le plus vénéré : Jomon Sugi. Il réside sur l’île de Yaku-shima, patrimoine mondial de l’Unesco. C’est une des dernières forêts pluviales tempérée du Japon. Il aurait entre 3000 et 7200 ans, même si l’estimation haute paraît exagérée selon l’auteur : une grande éruption volcanique aurait ravagé l’île il y a 6000 ans, on peut donc se demander comment l’arbre aurait pu y survivre… 

Meoto_Sugi_Cryptomeria remarquable
Meotosugi

Il semble que cet arbre soit également le plus gros Cryptoméria, avec une circonférence de 16,20 mètres à 1,30 mètres du sol, pour une hauteur relativement modeste de 25 mètres.

Sur la même île se trouve Meoto Sugi. Il s’agit en réalité de deux cryptomérias, un pied mâle et un pied femelle, unis par une grande branche verticale sur laquelle pousse un bébé arbre ! Comme le dit l’auteur : Comment la nature peut-elle créer une telle chose ? C’est réellement magique !

Cryptomérias remarquables dans le monde

Le site Monumentaltrees recense de nombreux autres cryptomérias (80), dont :

Ce recensement permet de constater qu’il ne semble effectivement pas exister de cryptomérias millénaires hors du Japon, les plus anciens en Europe (Portugal) et en Chine ayant environ 200 ans.


Le bois du « Cèdre du Japon » et ses usages

Que dit la Flore forestière française à propos du bois de Cryptomeria japonica ? Bois brun, jaunâtre ou rosé, léger et tendre, à odeur épicée ; employé au Japon pour toutes sortes d’usages : ébénisterie, menuiserie, construction, meubles, etc. Wikipedia ajoute que c’est un bois imputrescible et résistant à la décomposition.

3 réponses

  1. Bonjour et grand merci pour les informations !
    Pour commencer le Père Noël m’a équipé d’une gouge plate, d’une gouge courbe, d’une gouge courbe cuillère et d’un petit couteau le tout de chez Pfeil. J’ai sculpté pour la première fois cet après-midi dans une branche de figuier très sèche. Un couteau croche me sera effectivement utile. Ce fut dur et captivant. Finition et ponçage de la cuillère prochainement !.
    Bonne année,
    Alexandre

  2. Bonjour,
    Mes récentes navigations numériques à la recherche de témoignages et récits d’expérience de sculpture d’objets fonctionnels en bois m’ont menées à votre excellent spood. Bravo pour le défi et surtout pour la structuration de vos fiches qui font la part belle à la description de chaque essence et de ses utilisations traditionnelles !
    Je suis novice et je commande au Père Noël quelques premiers outils de sculpture de type gouges, couteau, lame courbe. En plus de la petite scie et de la hachette qui semblent indispensables, que me conseilleriez-vous ?
    Et quel fabricant préférez-vous ?
    (tant pis si je suis doté après les fêtes !)
    Salutations admiratives,
    Alexandre

    1. Bonjour, Noël est passé… désolé ! Je m’équipe chez Mora, pour les couteaux et les croches, très bonne qualité et prix raisonnable. Pour les gouges, c’est de la récup de l’atelier de mon père. Accessoire indispensable et souvent oublié : un tablier en cuir ! C’est sécurisant, ça protège les vêtements, ça permet de tenir le bois contre soi sans se blesser. Essentiel, tout autant que les couteaux. Et puis les papiers de finition, de grammages progressifs, du moyen au très fin. Voilà. Bon travail et bonne année ! François

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