Cuillère en bois de Bouleau verruqueux (Betula pendula)
Le bois du bouleau verruqueux est assez proche du bois de pin, même si le bois du bouleau est un poil plus dense, moins élastique aussi, les fibres étant plus courtes. La sculpture d’une cuillère en bois de Bouleau verruqueux est facile, sans risque d’arrachage. La texture est mat, le poli est correct. Des stries sombres décorent joliment le bois.
Le diamètre de cette branche étant assez généreux (je sculpte essentiellement à partir de branches prélevées dans la nature), c’était l’occasion de sculpter une cuillère en bois de bonne dimension. Aussi, pourquoi pas une cuillère à mesure pour doser la farine ? Le cuilleron a été évidé à la gouge et lissé au couteau croche.
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Je vous invite à découvrir également l’autre cuillère en bouleau, celle en Bouleau pubescent.
Dans la famille Betulaceae, je demande…
Cette cuillère en bois de Bouleau verruqueux est la 13e sculptée pour mon défi consistant à tailler autant de cuillères différentes qu’il y a d’essences d’arbres répertoriées dans la flore forestière française.
Le Bouleau verruqueux fait partie de la famille botanique des Bétulacées qui regroupe 157 espèces réparties en 6 genres, dont le genre Betula. Au sein de ce genre, j’ai 3 essences à trouver pour 3 cuillères à sculpter :
- le Bouleau verruqueux ici présenté ;
- le Bouleau pubescent (Betula pubescens) déjà sculpté : voir la cuillère ;
- le Bouleau à canots (Betula papyrifera), que je n’ai pas encore trouvé…
Écorce de bouleau : l’allume-feu idéal
J’ai emmené durant des années des enfants en forêt pour les initier à des gestes simples d’autonomie (trouver de l’eau, la filtrer, s’orienter, s’abriter, cueillir, etc.) et de bushcraft (construire un abri, faire du feu, sculpter un objet, etc.).
J’ai pu constater que l’exercice qui consiste à initier un feu à l’aide d’un firesteel (ou pierre à feu) n’est jamais simple. Ce n’est pas si facile de générer de bonnes étincelles, pas si facile d’enflammer de l’herbe sèche…
L’astuce, pour que l’enfant réussisse assez rapidement, renforce sa confiance, éprouve de la satisfaction, consiste à user d’un petit stratagème infaillible : remplacer l’herbe sèche (toujours plus ou moins sèche…) par des morceaux de l’écorce d’un bouleau.
Le secret de l’écorce de bouleau
Pierre Lieutaghi [ Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux ] décrit en détail la nature de l’écorce de bouleau : elle est formée de nombreuses couches subéreuses, c’est-à-dire de la nature du liège, des couches alternativement blanches, très minces, et ocre pâle un peu rosé, mates, plus épaisses, résistantes et douces au toucher. Juste sous cette écorce se trouvent le parenchyme vert et le liber, les cellules vivantes à l’origine des couches d’écorces, constamment produites de l’intérieur et qui s’exfolient à l’extérieur.
L’écorce du bouleau brûle facilement, même quand elle est mouillée. car elle contient une grande proportion de résine. Elle a aussi l’avantage de brûler longtemps et de produire de grandes flammes, ce qui facilite la combustion des petits bois placés par dessus pour démarrer le foyer.
Prélever l’écorcer sans abimer l’arbre
Pour obtenir l’écorce adaptée à cet exercice, il faut prélever non seulement la première couche très fine, qui ressemble à du papier, mais bien la couche un peu plus profonde, liégeuse, un peu plus épaisse (à près d’un 1 mm). Par respect pour la nature, il ne faut pas creuser trop le tronc et surtout faire attention à ne pas prendre tout le tour du tronc. L’arbre pourra ainsi continuer sereinement sa croissance.
Une autre solution, préférable, est de profiter de la rencontre, au cours d’une rando, avec un bouleau mort. Si le bois se dégrade rapidement, l’écorce est bien plus résistante. Vous pourrez alors en prélever autant que nécessaire, et même faire des réserves !
Et voici le témoignage de John C., célèbre instructeur de survie : Le papier à bouleau se récolte en toute période sur les bouleaux. C’est la fine pellicule blanche légère qu’on peut trouver sur le bouleau. Une fois récolté, on le met au chaud dans sa poche en boule, en attendant d’allumer son feu. C’est l’un des meilleurs allume feu que je connaisse et que j’utilise régulièrement. Prise à l’étincelle garantie (…) J’ai pour habitude de faire un cône d’écorces fines de bouleaux dans lequel je place mon papier à bouleau (et parfois d’autres petites choses en plus…).
Bouleaux verruqueux remarquables
Le Bouleau verruqueux est un arbre pouvant atteindre 25 mètres de hauteur, avec un diamètre adulte de 60 cm et un âge qui dépasse rarement 100 à 150 ans. Mais, il y a toujours des exceptions ! Le site Monumentaltrees recense ainsi quelques spécimens d’exception :
- Au Royaume-Uni, à Rookery Wood, Penshurst, un Bouleau verruqueux présente un tronc de 5,20 mètres de circonférence pour un âge estimé à environ 120 ans ;
- le plus haut est en Pologne, dans le réputé Parc national de Bialowieza, et grimpe à plus de 36 mètres ;
- le plus ancien, le doyen des Bouleaux verruqueux européens, poursuit sa longue vie en Bulgarie, à Plana, près de Sofia, avec un âge estimé à 168 ans (photo ci-contre).
Connaitre et reconnaitre le Bouleau verruqueux
Etymologie
Le nom bouleau est dérivé de l’ancien français boul, qui est issu du latin betula, lui même emprunté aux noms gaulois du bouleau : betulla et butua. Cette origine gauloise s’explique par l’origine gauloise de l’arbre et son absence d’Italie.
Distribution
Le bouleau verruqueux (Betula pendula) est aime les sols secs à frais, siliceux de préférence. Les sols acides à alcalins ne le dérangent pas outre mesure.
Originaire d’Europe et d’Asie, il pousse naturellement de l’Europe occidentale vers l’est jusqu’au Kazakhstan, la république de Sakha en Sibérie, la Mongolie et la province du Xinjiang en Chine et vers le sud jusqu’aux montagnes du Caucase et du nord de l’Iran, de l’Irak et de la Turquie. Il est également originaire du nord du Maroc et a été naturalisé dans d’autres parties du monde. Dans les parties méridionales de son aire de répartition, on le trouve principalement dans les régions montagneuses.
Il a été introduit en Amérique du Nord où il est connu sous le nom de bouleau blanc européen et est considéré comme envahissant dans les certains États américains et certaines régions du Canada.
En France, il est commun à peu près partout sauf en climat méditerranéen, rare dans le Sud-Ouest, présent en Corse au dessus de 1200 mètres.
Ses graines légères sont facilement soufflées par le vent et c’est une espèce pionnière, colonisatrice et très adaptable, l’un des premiers arbres à pousser sur terre nue ou après un feu de forêt. Il a besoin de beaucoup de lumière et s’adapte le mieux aux sols secs et acides et se trouve sur les landes, les flancs des montagnes et les rochers. (Source : Wikipedia).
Identification
Le bouleau verruqueux est le plus commun des bouleaux. Il se reconnait à ses rameaux glabres (sans poil) et verruqueux ainsi qu’à ses feuilles nettement triangulaires et doublement dentées. Le Bouleau pubescent se différencie par ses feuilles plus en losange et simplement dentées. Les images composant ce montage sont issus du site Florealpes.com.
Le bois du Bouleau verruqueux et ses usages
Que dit la Flore forestière française à propos du Bouleau verruqueux ? Bois blanc jaunâtre ou roussâtre, avec des tâches médullaires, de densité moyenne, se travaillant facilement. Utilisations : pâte à papier, panneaux de fibres et de particules, tournerie, manches d’outils (…).
Pierre Lieutaghi complète cette description en précisant que le bois du bouleau présente le défaut d’un fort retrait au séchage (jusqu’à 15-20% du volume initial). Il indique également que le bois du Bouleau verruqueux présente quelquefois un aspect madré, miroitant, apprécié par les ébénistes.
Le bouleau autrefois servait à la fabrication de sabots, d’échelles, de balais réalisés avec les jeunes branches de sa cime (au début du XXème siècle, Paris consommait plus de 300 000 balais de bouleau provenant de Sologne – Source : Universnature).
Enfin, le bouleau est un bon combustible, dégageant une chaleur, autrefois rechercher par les boulangers et les verriers, toujours très estimé par les potiers.
Le brai de bouleau, la colle de la préhistoire
Le brai végétal est une colle. Il est extrait de l’écorce de bouleau selon une technique mise au point par les Néandertaliens, il y a au moins 200 000 ans. Ce qui en fait le plus ancien matériau synthétique connu. Le brai fut aussi employé par les Homo sapiens (hommes anatomiquement modernes) pendant toute la Préhistoire. Cette colle servait en particulier à fixer une lame en pierre taillée à un épieu, pour Néandertal, ou à une lance, pour Sapiens (source : Wikipedia).
Bernard Bertrand [ livre Le bouleau, l’arbre à la peau d’argent ] décrit le processus de fabrication du brai et donne le résultat de ses expériences : une distillation réalisée avec une casserole de 5 litres, remplis d’écorce de bouleau fraîche, prélevée à la mi-février, sans être tassée, a fourni 250 grammes de brai.
Approche ethnobotanique
Le Bouleau est un véritable trésor que l’homme a appris à connaitre et utiliser depuis fort longtemps… Dans les pays nordiques il est considéré, encore aujourd’hui, comme un arbre miraculeux grâce à ses multiples possibilités d’utilisations médicinales, alimentaires ou même artisanales.