Cuillère en bois de Bouleau pubescent (Betula pubescens)
Cette cuillère en bois de Bouleau pubescent est la 1ère sculptée pour mon défi consistant à tailler autant de cuillères différentes qu’il y a d’essences d’arbres répertoriées dans la flore forestière française.
[ngg_images source= »galleries » container_ids= »16″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]
Sculpter une cuillère en Bouleau pubescent
Ce bois de Bouleau est tellement agréable à travailler, tellement rassurant dans sa structure, qu’il nous invite à l’affiner ! Le manche fait par endroit moins de 5 millimètres d’épaisseur, et pourtant on ne craint pas de casser cette cuillère en bouleau à l’usage. J’ai laissé un coude fort à mi-manche, pour faciliter la tenue et équilibrer la cuillère dans son ensemble, le cuilleron étant peu profond mais de bonne dimension. PS : le morceau de bois qui sert de support sur ces photos n’a rien à voir avec du bouleau !
Cette cuillère en bois de Bouleau pubescent montre un bois plein de nuances. C’est sans doute le fait de sculpter le bois des branches et non du tronc qui participe à cette variabilité. Quoi qu’il en soit, j’ai eu l’agréable surprise de travailler un bois léger mais assez dense, très homogène, à la fibre courte, facile à tailler, suffisamment souple, rassurant ! Le poli est très agréable, doux et fin.
[fruitful_pbar][fruitful_bar title= »Densité du bois » width= »60″ type= »info » icon= »fa fa-diamond » icon_search= »fa fa-diamond » striped= »off »][fruitful_bar title= »Facilité de sculpture » width= »70″ type= »info » icon= »fa fa-graduation-cap » icon_search= »fa fa-graduation-cap » striped= »off »][/fruitful_pbar]
Dans la famille Betulaceae, je demande…
Le Bouleau pubescent fait partie de la famille botanique des Bétulacées qui regroupe 157 espèces réparties en 6 genres, dont le genre Betula. Au sein de ce genre, j’ai 3 essences à trouver pour 3 cuillères à sculpter :
- le Bouleau pubescent ici présenté ;
- le Bouleau verruqueux (Betula pendula) déjà sculpté : voir la cuillère ;
- le Bouleau à canots (Betula papyrifera), que je n’ai pas encore trouvé…
Fabriquer un canot en écorce de bouleau
Le canot en écorce de bouleau était le principal moyen de transport sur l’eau des peuples autochtones des forêts de l’Est du Canada, et plus tard celui des voyageurs, qui l’ont utilisé pendant le commerce des fourrures. Léger et facile à manœuvrer, le canot d’écorce de bouleau était parfaitement adapté aux déplacements, l’été, sur le réseau de ruisseaux, d’étangs, de lacs et de rivières du Bouclier canadien.
Andrée Corvol [ livre Eloge des arbres ] évoque ces canots d’écorce de bouleau capables de transporter 12 hommes et 400 à 450 kilos de vivres et de bagages : la longueur du canoé est fixée par celle du morceau d’écorce, 2 à 10 mètres levés au printemps quand la montée de la sève aide à l’écorçage de la grume (…) Les Micmacs de la Gaspésie livrent encore de tels canots sur commande, leurs extrémités, les « pinces », étant plus hautes et arrondies que celles des embarcations abénaquises. Ces dernières paraissent basses et continues, car elles circulaient sur de petites rivières où les branches auraient pu les briser (…) Les canots micmacs affrontaient, eux, l’estuaire du Saint-Laurent et la haute mer jusqu’à l’île d’Anticosti. Ils offraient un profil adapté au danger des vagues.
Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui montre les étapes de la construction d’un canoé en écorce de bouleau, fabrication que vous retrouverez expliquée en détails sur ce lien du site www.rivieres.info
Écologie et identification
Le Bouleau pubescent se trouve dans presque toute l’Europe, mais rare dans la région méditerranéenne et dans le sud-est. Plus hygrophile, il pousse dans les forêts humides et dans les tourbières. C’est un arbre au port élancé à croissance plus lente (10 mètres en 20 ans). Sa hauteur en général est de 10 à 15 mètres, parfois 20 mètres. Rameaux lisses et pubescents, feuilles en losange, pubescentes à leur face inférieure. Le bouleau pubescent a une écorce d’un blanc plus mat, parfois rosée, avec souvent des bandes ou des lignes horizontales grisâtres, mais sans taches noires ni crevasses (Wikipedia).
Dans la page consacrée à la cuillère en Bouleau verruqueux figure un comparatif en images des bouleau pubescent et verruqueux.
Le bois du Bouleau pubescent et ses usages
Que dit la Flore forestière française à propos du Bouleau pubescent ? J’avoue être dubitatif quant à la description donnée par ce prestigieux guide : Un bois plus léger et plus mou que celui du Bouleau verruqueux. Personnellement, j’aurais donné cette description du Bouleau verruqueux, et non du pubescent. Bouleau verruqueux : Bois blanc jaunâtre ou roussâtre, avec des tâches médullaires, de densité moyenne, se travaillant facilement. A moins que je ne me sois trompé… j’ai peut-être interverti les deux… En tout cas, c’est du bouleau, l’écorce est à nul autre pareille !
Approche ethnobotanique
Je profite de cet article sur la cuillère en Bouleau pubescent pour compléter l’approche ethnobotanique de l’autre cuillère, celle en Bouleau verruqueux. J’abordais les usages alimentaires et médicinaux. Je vais ici évoquer les usages artisanaux de l’écorce de bouleau.
Artisanat subarctique
Bernard Bertrand [ livre Le bouleau, l’arbre à la peau d’argent ] explique que les propriétés mécaniques et la teneur en huile essentielle du matériau durent rapidement être découvertes : La simple observation en forêt d’un bouleau mort tombé au sol depuis quelques mois permet de comprendre : le bois interne tombe en miettes, tandis que l’écorce reste quasi intacte… Cette écorce peut être récoltée sur l’arbre vivant, de préférence au printemps – autour de la St-Jean, 15 jours avant et 15 jours – lorsqu’elle se décolle naturellement, alors qu’en hiver, elle adhère fortement au tronc.
L’auteur cite Linné (célèbre naturaliste suédois) : De l’écorce les lapons font des plats, des écopes pour les bateaux, des chaussures, des boîtes à sel pour y saler les poissons, des paniers. Mais il complète cette observation en citant d’autres usages : tannage des cuirs, lunettes de protection, vêtements, teintures de couleur jaune, trompes, etc. Il cite Christian F. Feest (ethnologue et ethnohistorien autrichien) : Nombre de fonctions remplies par les peaux dans les Plaines le sont par l’écorce dans le Subarctique. Enfin, Bernard Bertrand consacre plusieurs pages à la présentation détaillée de différents objets.